Le dimanche après-midi d’un faune.

Sculptures sur arbres dans le parc de la Reynerie

Le parc et lac de la Reynerie, c’est un endroit discret de Toulouse, presque improbable au milieu des barres d’immeubles d’un quartier dit « sensible ».

Il porte plusieurs empruntes, notamment celles de Guillaume Dubarry, comte Dubarry et de Roquelaure, plus tard seigneur de Reynerie, militaire de carrière, qui y a implanté de nombreuses essences d’arbres, rapportés de ses voyages. Et aussi Georges Candilis, architecte et urbaniste, collaborateur de Le Corbusier, qui – avec P. Dony, Alexis Josic, Shadrach Woods, H. Piot, J.N. Doulikian et J. François – a dessiné le quartier du Mirail-Reynerie-Bellefontaine, implantant le lac au cœur des immeubles, dans un projet qui voulait faciliter le contact et les rencontres entre habitant-e-s. Le quartier dans son concept de départ, est un objet révolutionnaire que des urbanistes du monde entier viennent visiter encore aujourd’hui, pour tenter de comprendre ce qui a marché et ce qui n’a pas marché.

Aujourd’hui le parc et surtout le lac souffrent d’une mauvaise réputation qui vient à la fois d’une occupation inappropriée de certains utilisateurs, d’un manque d’entretien et d’une image globale du quartier et de ses multiples trafics. Peu de familles viennent s’y promener, y laissent jouer leurs enfants, beaucoup d’habitant-e-s sont découragés par les poubelles qui débordent, les feux qui y sont faits, l’état de certaines personnes que l’on peut y croiser… Il est vrai que l’on n’est jamais à l’abri de surprises, plus ou moins étranges, rarement dangereuses, mais parfois inquiétantes, en venant s’y promener.

Souvent lorsqu’on s’attarde un peu à discuter avec les habitué-e-s du parc, le souvenir du festival Racines, de l’énergie qui faisait travailler ensemble tous les acteurs du quartier, tout au long de l’année, pour préparer cet événement, revient à la bouche des habitant-e-s nostalgiques.

Malgré cela cet espace reste une pépite de Nature au sein de la Ville. Il est respecté et apprécié par toutes et tous. Des groupes d’enfants font du kayak sur le lac, les pêcheu-se-r-s surveillent les poissons qu’ils remettent le plus souvent dans l’eau, les parties de pétanques vont bon train, les barbecues chauffent, des musiciens improvisent des cessions, des yogis s’étirent, des enfants roulent dans l’herbe, des amoureux se bécottent…

Et puis il y a Fara Komano, qui sculpte le bois, inlassablement, sans doute depuis toujours. Il façonne des statues aux formes étranges, des instruments de musiques, un univers chimérique qui s’inscrit et vient habiter le parc.

Fara connaît tout le monde ici, et tout le monde le connaît. Sa présence créative participe à l’ambiance. Certain-e-s viennent l’aider en apprenant le maniement des outils. D’autres s’arrêtent simplement pour le regarder faire, discuter, se confier. Le sculpteur est ainsi un personnage respecté, qui souvent participe à apaiser les tensions.

C’est dans ce contexte que nous avons imaginé ce projet, pour que les sculptures de Fara restent dans le parc, que leur présence rayonne sur le lac, que l’art du sculpteur vive au sein du quartier.

Pour nous rencontrer : contact@moshen.fr – 06 58 12 60 69

Projet soutenu par le dispositif Agir Dans Mon Quartier (CAF – Ville de Toulouse – État) – Reynerie Miroir – Reynerie Services